Le 26 décembre 1936, à la demande du maire de la commune et des PTT, le nom du village « La Boissière », devient « La Boissière-École » pour éviter les confusions avec d’autres communes.
La Boissière-école est située à la limite du sud-est de département des Yvelines (ex Seine et Oise) non loin de la forêt de Rambouillet.
Le clocher de l’église se détache de loin sur la campagne autrefois occupée par de nombreuses fermes. Sa superficie, aujourd’hui est de 2506 ha, à 171m d’altitude et compte 525 habitants.
Fief de la châtellenie de Saint-Léger. Henri 1er fit don de l’église à l’abbaye de Saint-Magloire de Paris en 1033.
La Haute-Boissière et la Basse-Boissière ont appartenu à différentes familles dont les Malebranche en 1715 et au baron le Gras de la Boissière. L’un de ses fils vendit une part importante de ce domaine en 1879 au Commandant Hériot qui créera dans son parc, en 1886, un orphelinat militaire qui porte son nom.
1886, le Commandant Olympe Hériot a cinquante et un ans. Il a démissionné de l’armée depuis trois ans et vit à La Boissière dans son château. Cette même année, le gouvernement décide la création de six écoles militaires :
– Rambouillet, St Hippolyte du Fort, Autun, Billom, Montreuil sur mer et Les Andelys « destinées » à regrouper les enfants de troupe et notamment les orphelins de guerre qui, au sein des régiments, partagent la vie des soldats, souvent dans de mauvaises conditions morales et matérielles.
Jean Roch Richard : « Des enfants de troupe aux lycées militaires » dans « Enfants de troupe ». Revue Historique des Armées N° spécial 1985.
Mais seuls, ceux de 13 à 18 ans sont concernés. Rien n’est prévu pour les plus jeunes. Le Commandant Hériot décide immédiatement de faire construire à ses frais et sur ses terres un établissement susceptible de recevoir tous ces jeunes oubliés. Les projets sont nombreux, somptueux… et probablement trop coûteux car non retenus.
Le projet définitif est enfin arrêté.
C’est ainsi que, le 4 novembre 1886, entre le Général Boulanger, Ministre de la Guerre et Monsieur Hériot Chef de Bataillon d’infanterie en retraite il a été convenu ce qui suit : « Monsieur Hériot s’engage d’ores et déjà, tant pour lui que pour ses ayants droits ou héritiers, à faire don, en toute propriété, au Département de la Guerre, d’un vaste établissement qu’il fera construire entièrement à ses frais, sur une partie de son domaine de La Boissière, d’une contenance de 9 hectares 60 ares.
L’Établissement dont il s’agit sera destiné à un orphelinat exclusivement réservé a des Enfants de Troupe de l’armée de Terre. Il sera construit pour en recevoir 160 au moins. Monsieur Hériot se réserve le droit, pendant la durée de sa vie de disposer dans l’Établissement de 10 places qu’il pourra accorder à des enfants de son choix.
Afin d’assurer le fonctionnement de l’établissement, Monsieur Hériot s’engage à prendre les mesures nécessaires pour qu’après sa mort soit versé un don de 1 million de francs qui sera employé a l’achat de rentes sur l’Etat, lesquelles seront affectées exclusivement à l’entretien des enfants et du personnel de l’établissement, ainsi qu’à celui des bâtiments et du mobilier, et ce à perpétuité…
Afin de perpétuer la mémoire des bienfaits de Monsieur Hériot envers l’armée, l’Orphelinat prendra et conservera dans les Établissements de la Guerre le nom d’Orphelinat HERIOT.
Le 10 février 1887, sous le commandement du Capitaine Magnien, ses portes ouvrent pour accueillir le premier « poussin » qui en franchit le seuil.
1966, L’école est transférée du Ministère de la Défense au Ministère de l’Éducation Nationale, après signature d’un protocole toujours en vigueur. Du jour au lendemain, tous les militaires s’en allèrent.
Conformément au testament de Mme Douine-Hériot, les Sœurs de Saint Vincent de Paul continuent à s’occuper des plus petits… mais en 1967, rappelées officiellement par leur Congrégation, elles quittent définitivement l’école.
Vingt instituteurs sont nommés sur des emplois d’éducateurs pour encadrer les enfants en dehors des heures de classe. L’école Hériot change d’appellation pour devenir École Nationale du 1er Degré (ENPD), s’intégrant ainsi à un ensemble préexistant de dix écoles réparties sur l’héxagone.
Ces écoles reçoivent, en internat, de très jeunes enfants, de six à douze ans. Ce qui est toujours le cas aujourd’hui.